Le 6 janvier 2008, Thierry Ronvaux et Vincent Gilliard rejoignaient Alain Hubert dans son pari fou : construire une base scientifique en Antarctique.
Retour en arrière avec Vincent, notre explorateur maison.
Après un périple de +/- 18.000 km, nous avons atterri sur le site de la station Princesse Elisabeth à Utsteinen, situé à 180 km de la mer et avec, comme seul voisin, la banquise à perte de vue. Époustouflant.
Nous avons rejoint une équipe composée d’une quarantaine de personnes sous la houlette de son capitaine Alain Hubert. Ils sont parvenus à construire en moins de 4 mois une nouvelle station durable « zéro émission ». Celle-ci repose sur des pilotis ancrés dans un éperon rocher ce qui permet de la rendre pérenne contrairement à l’ancienne base Roi Baudouin. Grandiose.
Une de nos missions principales avec Thierry Ronvaux ? Être des “routiers de la glace” ! Tout le matériel de construction était apporté et stocké au bord de mer. Il fallait donc faire des “traverses” en autoneige, à 15 km/h (!) de la base jusqu’au bord de mer et inversement. Ces traverses nous prenaient 48h… Nous en avons effectué une dizaine pendant notre séjour pour un peu plus de 4.000 km parcourus. Inutile de vous dire qu’on a eu le temps de profiter du paysage… et de nouer des amitiés très fortes. Titanesque.
Quelle expérience formidable où la débrouille et l’imagination ont permis contre vents et marées de poser la base sur ses pilotis et de finaliser un chantier de construction au bout du monde.
Quelle expérience humaine unique où chacun a pu compter sur l’autre dans ce milieu si hostile.
La station, unique par sa conception et son fonctionnement, est la première à avoir eu l’ambition d’utiliser exclusivement les énergies renouvelables grâce à l’énergie solaire fournie par des panneaux photovoltaïques et des panneaux thermiques avec le complément de neuf éoliennes. D’autre part, la station recycle entièrement tous ses déchets. Les matériaux et les technologies choisis respectent les principes de l’écoconstruction afin de réduire l’impact environnemental de l’implantation de la base. Cette station est réalisée entièrement en structure bois, avec un matériau isolant provenant de Suisse, recouverte d’inox.
Alain Hubert peut être fier d’avoir réussi son pari et la Belgique comme pays signataire à l’origine du traité sur l’Antarctique d’avoir une base unique au monde !